8 octobre

 

PIQUE-NIQUE DE L’ACTION DE GRÂCE

Spontanément, j’ai téléphoné à Sylvie pour savoir si elle voulait m’accompagner pour « fermer » le jardin.

pique-nique

 

 

Elle a proposé un pique-nique. Pour accompagner un sous-marin, on a choisi de manger quelque chose de…« cochon »…pas bon pour la ligne pantoute : une tarte aux pacanes qui contient une tonne de sucre!

(Extrait du feuilleton de Johanne)

 

 

 

8 octobre 2012

En entrant dans l’enclos, Johanne ne voit pas la roche avec la ligne blanche et le ti-coeur rose… Où est-elle? Quelle n’est pas sa surprise de la retrouver dans son jardin! Ah, la comique! Même les roches sont Esprit et vie!

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Sylvie et Johanne s’affairent à enlever les dernières carottes lorsqu’elles entendent le camion de compostage.

Johanne raconte alors : « C’est à la course (Oui, vraiment, ce mot d’action peut encore faire partie de moi!) que j’ai agrippé le bac brun et suis arrivée à la rue exactement en même temps que le camion. Fiou! Pas besoin de retourner au jardin pour cette besogne-là! »

 

Chaque jardinière plante une variété d’ail dans leur bac de jardinage : ail de Chine pour Sylvie, ail de France pour Johanne.

Elles recouvrent les gousses des feuilles de carottes et de terre. C’est une tentative. Elles verront au printemps si des plants germeront.

 

Johanne vide le réservoir d’eau afin qu’il ne gèle pas cet hiver.

 

Elle range ensuite les bacs, la table Jean de La Fontaine et la chaise de patio trouvée chez elle comme par enchantement.

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Il paraît qu’un orage a transporté la chaise chez Johanne et que, après enquête, elle n’appartienne à personne. Il y a de la magie partout!

 

Finalement, Johanne coupe la corde de son amie la buse à queue rousse et l’amène chez elle.

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De cette façon, l’oiseau de proie pourra faire une cure de repos, se refaire une beauté et, bien sûr, reprendre le guet au printemps 2013.

 

Les fleurs de Sylvie sont encore en bourgeons.

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Les capucines produiront encore jusqu’aux premières neiges. Elles abritent les futurs plants d’ail de France.

 

Sylvie résume sa journée

Ce fut un après-midi fantastique. Pas trop froid et ensoleillé.

Johanne est comme la fourmi, travaillante. Tout a été rangé sans bruit pendant que j’étais en admiration devant mes belles fleurs, mes carottes, mes betteraves.

À notre départ, le jardin nous a saluées une dernière fois avant l’hiver pour nous remercier du bel été passé en notre compagnie.

P.-S. Avez-vous remarqué que Johanne est entière sur la photo? J’en suis fière! D’habitude, quand je prends une photo, je coupe les têtes.

 

Réactions à la fermeture des jardins du parc Maillé

Colette écrit, pensive :
« J’aurais aimé faire partie de la fermeture!
C’est dommage que la clé dans la porte se fasse sans Guy et moi qui avons participé à ce jardin.
On aurait pu le prévoir hier… Jour de l’Action de grâce… nous appeler!
J’aurais apporté un bon pain frais fait de mes mains.
J’espère que vous avez passé un bon moment. »
 
Johanne explique :
« Il était difficile de planifier. Les derniers jours ont été tellement pluvieux.
Le lundi de l’Action de grâce était relativement chaud et ensoleillé.
Je me suis dit : « Pourquoi ne pas en profiter pour faire ce qui doit être fait? »
J’ai pris une décision, sans savoir qu’il aurait fallu se concerter. Nous sommes des individus dans une collectivité. Je n’ai pas voulu enlever les privilèges à quiconque ou m’accorder quelconque reconnaissance (ou blâme) en posant le geste de fermer le cadenas. J’avais le temps, j’ai pris le temps.
Il m’est déjà arrivé, à moi aussi, d’avoir eu le regret de ne pas partager des moments avec d’autres qui sont allés aux jardins. J’aurais eu le temps, et surtout le désir, d’accompagner et d’être accompagnée.
Je me suis fait un petit nid, dans ce jardin. J’y retournerai assurément cet hiver, lorsqu’il sera recouvert de neige. J’irai le regarder dormir.
La saison entière fut un beau moment. »
 
Raymond commente :
« Le geste (fermer le cadenas) est, de mon imaginaire, symbolique. En pratique, j’avais déjà tout nettoyé et Colette aussi. Il ne restait plus que Johanne et Sylvie…
Nous pourrons tous y aller pour un au revoir ou bien encore, voir ensemble nos bacs abrillés de neige, un thé chaud à la main… Il n’y a pas de fin en soi… qu’un seul long chemin… »
 
Johanne ajoute :
« Tout ne peut pas se faire en collectivité.
Chacun-chacune ne peut attendre après l’autre… On y serait alors allé seulement deux ou trois fois durant la saison et les jardins auraient soufferts de nos absences.
Chacun-chacune a pris soin des jardins de chacun-chacune.
Des petits mots doux, des caresses des mains, des caresses des regards sur les plants, les fleurs, les récoltes.
Tout était AMOUR dans ce jardin. Tout doit être encore AMOUR.
Les Nains, que nous avons tant chéris, s’en sont allés sans nous saluer.
Seule la roche rose au ti-coeur est restée…Elle y était avant notre arrivée.
Chacun-chacune a eu son moment pour saluer le jardin avant qu’il se couvre d’une douillette blanche.
La saison chaude ne peut durer une vie. Le jardin est une étape de la vie. L’automne, la nostalgie.
Oui, un bon thé chaud – et pain maison? – en regardant le jardin dormir, en attendant de passer à la prochaine étape de la vie. En attendant la renaissance du jardin : le printemps. »
 

Claudia Beauregard, pour Handi-capable