ACTUALITÉ/RÉFLEXION
Faire des rencontres amoureuses en 2021
-Mathilde Tremblay, juin 2021-
Un nouveau portrait de l’amour depuis le confinement
Bonnes et mauvaises rencontres en ligne
Depuis la pandémie, le nombre de demandes de séparations a augmenté au moins de moitié et les célibataires sont plus nombreux. En raison de la fermeture des lieux de rassemblements, plusieurs personnes se sont donc tournées vers les applications et sites de rencontre pour rechercher l’amour. Tinder, l’application la plus populaire dans ce genre, compte maintenant plus de 60 millions d’utilisateurs selon les statistiques de DMR- Business Statistics. De son côté, Bumble a rapporté au journal CNBC avoir vu le nombre de messages envoyés sur sa platform augmenter de 26% depuis mars 2020.
Internet permet d’être en contact avec des gens différents de soi. Sur les sites de rencontres, les personnes vivant diverses réalités se côtoient et peuvent discuter derrière leur écran. C’est une opportunité pour les personnes à mobilité réduite d’entrer en contact avec d’autres gens sans avoir à se déplacer. La récente hausse de popularité que le domaine des rencontres en ligne a subi au cours des derniers mois risque donc d’offrir davantage d’opportunités de trouver l’amour aux personnes pour qui il est difficile de le faire en personne.
Toutefois, les rencontres en ligne ne sont pas toujours source d’expériences positives comme le rapportent certains membres de l’organisme Handi-Capable. Diane Gagné explique la difficulté de trouver des sites de rencontre pour personne à mobilité réduite desservant les régions éloignées de Montréal et des grands centres. Il y a deux ans, elle avait décidé de s’inscrire auprès d’une agence de rencontre pour les gens vivant avec un handicap. L’agence l’a alors informée qu’elle n’offrait pas de service pour la ville de Sherbrooke même si Diane Gagné avait payé les frais d’inscription et que des régions à proximité comme Drummonville étaient, elles, couvertes.
De son côté, Raymond Cyr, directeur de Handi-Capable, mentionne qu’il est dur de bien connaître une personne rencontrée en ligne sans la supervision d’une de ces agences de rencontre. En effet, sans responsable pour vérifier qui sont réellement les utilisateurs de l’application, il est difficile de connaitre les intentions des gens derrière l’écran et leur réelle histoire de vie. Face à ce problème, Mme Gagné a même songé à démarrer son propre site : « J’ai pensé à faire un site de rencontre pour personne à mobilité réduite, car sur les sites pour personnes dites normales, ce n’est pas faciles de faire des belles rencontres. » « Avec notre handicap ce n’est pas facile de rencontrer de nos jours. Nous sommes des êtres humains et avons besoin d’un autre être humain dans notre vie et besoin de l’amour aussi. Je me demande si c’est possible de faire des rencontres virtuelles vue la situation en ce moment pour fuir cette solitude qui n’est pas facile de vivre tous les jours », lance Diane Gagné en concluant.
La sincérité comme objectif
Le confinement entrainé par la Covid-19 a forcé les gens à restreindre leurs interactions sociales. Pour plusieurs, cela a été l’opportunité de passer plus de temps seul et d’acquérir une meilleure connaissance de soi. Ainsi, une partie de la population est plus au courant de ce qu’elle souhaite réellement d’une relation amoureuse. Le site de rencontre Bumble a d’ailleurs réalisé un sondage à ce sujet. Celui-ci a révélé que 38% des interrogés se sentaient plus en confiance de dire ce qui leur convenait et ce qui ne leur convenait pas de leur vie amoureuse depuis le confinement. Cette nouvelle tendance de dans le monde du « dating » s’est d’ailleurs vu attribué un nom vu sa popularité grandissante. On appelle maintenant « hardballing » le fait de savoir exactement ce que l’on souhaite d’une relation et de vouloir être totalement sincère dans l’affirmation de soi.
Bref, le hardballing et les rencontres en ligne sont en vedette en 2021. Reste à savoir si ces tendances permettront à une plus grande diversité de personnes de trouver l’amour.