Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse porte en appel le jugement de la Cour sur la discrimination systémique dont sont victimes les habitants ayant un handicap intellectuel

ACTUALITÉ/COMMUNAUTAIRE

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse porte en appel le jugement de la Cour sur la discrimination systémique dont sont victimes les habitants ayant un handicap intellectuel

-Mathilde Tremblay, Janvier 2022-

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(L’institution Quest est l’un des controversés centres de réhabilitation pour personne ayant un handicap intellectuel encore actif à ce jour en Nouvelle-Écosse, photo : Mathilde Tremblay)

Surprise aux tribunaux

Après que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse ait été reconnu coupable de discrimination systémique envers les Néo-Écossais.es ayant une limitation intellectuelle, il annonce en début d’année qu’il portera ce jugement en appel.

Le système à la tête de la province maritime avait été amené en Cour par trois citoyen.nes ayant un handicap ou étant proche parent d’une personne dans cette situation. Les trois plaignants accusaient les politiques gouvernementales d’empêcher le développement et le bien-être des habitants des habitants vivant avec une limitation.

La vie pas du tout rose des citoyens ayant une limitation

Pour la plupart des Néo-Écossais.es, naitre avec un handicap intellectuel signifie être envoyé dans une institution. Ces établissements appelées « centres de réhabilitation régionaux » et « centres de résidences pour adultes » teintent les paysages de la Nouvelle-Écosse. À ce jour, ce sont encore huit CRR et CRA qui sont opérationnels dans cette provine alors que le reste du Canada a quasiment fermé l’ensemble de ces centres.

Les personnes ayant une limitation y sont envoyées parce que leur entourage n’est pas en mesure de leur fournir les soins nécessaires et ne reçoit aucune ou sinon très peu d’aide de la part du gouvernement. L’institutionnalisation devient donc la seule avenue possible pour ces gens.

Pour beaucoup de citoyens, en refusant d’offrir des alternatives pour permettre aux personnes ayant un handicap intellectuel de rester chez elles, le gouvernement leur retire leur droit à l’implication communautaire et à être perçues comme des êtres à part entière. C’est sans compter les témoignages de nombreux « patients » des centres qui décrivent ces endroits comme des prisons où l’ennui règne. Des cas de violences physiques et psychologiques entre les murs de ces bâtiments sont également rapportés.

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(L’institut Quest est entièrement clôturé, certains le compare à une prison, Photo : Mathilde Tremblay)

Un mouvement citoyen pour l’intégration

Depuis l’entrée du cas aux tribunaux, des mouvements pour le bien-être des Néo-Écossais.es ayant un handicap intellectuel ont pris de l’ampleur. Le citoyen Brad Rivers a décidé de donner une voix aux personnes ayant vécu dans l’une des institutions de la province.

En partenariat avec People First Nova Scotia, un organisme de lutte pour les droits des personnes ayant un handicap dans la région, il a lancé le projet du « Freedom Tour Nova Scotia ». Un film produit par des habitants de la Nouvelle-Écosse ayant une limitation et qui présente les histoires d’anciens patients d’instituts et de leur famille.

Rivers mentionne à Radio Canada qu’il espère que le documentaire permettra de transmettre un message d’intégration tout en sensibilisant le public à la problématique vécue à l’heure actuelle par de nombreux habitants de la province.

Voici le lien vers le documentaire « Freedom Tour Nova Scotia » : https://www.disabilityrightscoalitionns.ca/freedom-tour-of-nova-scotia/