CRÉATION/ACTUALITÉ
À l’occasion de la semaine de la dignité qui se déroule du 3 au 7 mai 2021, Danielle partage son expérience de vie en ce qui concerne le handicap et la pauvreté.
Un texte évocateur à prendre le temps de lire.
« Bonjour. Mon nom est Danielle.
Mes amis me voient comme étant une « leader » naturelle et performante. Cette performance vient de mon enfance. J’ai été élevée à être meilleure que les autres, comme une attraction. À l’école, j’étais une élève modèle, mais très gênée. On n’avait pas les moyens que je sois à la dernière mode, on riait de moi. Je n’aimais pas ça « pantoute ». Mais, encore là, j’étais la «chouchou» de mes professeurs, encore avec ma performance. Alors, le jugement des autres était toujours lié à l’argent et ma performance dérangeait.
Tout ça m’a menée à souffrir en silence, et dans ma tête, je ne voulais plus aller à l’école. J’ai appris à être capable de me motiver sans attentes. Au travail, ça a été la même histoire qui a recommencé. Mes collègues de travail étaient jalouses de moi parce que je faisais trop bien mon travail, ce qui m’a rendue malade. J’ai travaillé fort dans ma vie, et très jeune.
Je suis maintenant incapable de travailler parce qu’on m’en demandait trop et je ne savais pas dire « non ». Maintenant, je vis avec mon mari qui est handicapé et je fais du bénévolat pour aider les autres. Mais mon entourage croit que je fais semblant, car mon handicap ne paraît pas. Je travaille sur moi pour retrouver ma dignité, dans un regard bienveillant sur moi-même.
Pourquoi faut-il qu’on soit toujours jugé, que l’on soit performant ou l’inverse? Je suis tannée de l’humiliation, des préjugés et de la manipulation. Faut-il être médiocre pour être accepté?
Merci de m’avoir écoutée. »