2. Enquête 2010-2012 sur la communication de deux groupes d’âge chez Handi-Capable
2.1 Résumé
Nous visons à déterminer s’il a deux (2) groupes de membres qui communiquent par des moyens différents. Si les moyens de communication employés ne sont pas les mêmes d’un groupe à l’autre, ceux-ci expliqueraient-il le clivage entre les « + vieux » et « + jeunes »? Or, la deuxième partie qui s’ajoute à cette recherche nous amène dans le média social le plus employé : Facebook.
La collecte de données (réponses) a été réalisée de 2010 à 2012 avec un échantillonnage initial des trente-un (31) personnes les plus dynamiques dans l’organisation de Handi-Capable. Au final, nous en avons retenu vingt-cinq (25) sujets (personnes). Au moment du sondage, il y avait cent vingt-sept (127) membres actifs dans le regroupement. Ce nombre ne varia pas significativement de 2010 à 2012. Nous avons ici une représentation d’environ un cinquième (20 %) de notre organisation qui a répondu au questionnaire. Toutes les personnes ayant été retenues ont aussi répondu par téléphone afin de s’assurer une compréhension homogène et sûre. Les personnes qui ont travaillé à la saisie des données ont reçu toutes les informations livrées par les répondants de sorte qu’il n’y ait pas d’erreur d’interprétation. Les réponses sont simples, claires et nettes.
2.2 Description des répondants de l’enquête
2.2.1 Modes de communication utilisés par les répondants
Graphiques 2.2.1
Description : Il s’agit du mode de communication (moyen) utilisé par les personnes pour répondre entièrement au questionnaire.
Beaucoup de communications téléphoniques furent établies de part et d’autre afin de s’assurer de la clarté des questions et réponses.
2.2.2 Taux de réponse et marge d’erreur
Le questionnaire a été envoyé par courriel à celles et ceux qui avaient un service Internet. Pour les autres, le questionnaire fut envoyé par la poste et les réponses furent données par téléphone.
Le taux de réponse est de vingt-cinq (25) sur trente et un (31), soit 80,6 %. Vingt-cinq (25) répondants est un taux de réponse très satisfaisant considérant que le nombre de membres (population à l’étude) est de cent vingt-sept (127). Les suivis téléphoniques ont éliminé tous les risques d’erreur.
2.2.3 Non-réponse partielle
Il y eut six (6) non répondants sur un total de trente-et-une (31) sollicitations pour répondre au questionnaire. Ceci n’affecte pas les résultats de l’enquête. Le nombre restant de vingt-cinq (25) est nettement suffisant.
2.2.4 Représentativité
Le comité choisi qui eut la charge de sélectionner les sujets de l’enquête sont des personnes qui connaissent finement Handi-Capable. Ils choisirent les personnes qui sont manifestement les plus actives au plan de la communication et de l’action dans l’organisme. Il n’y a donc pas de hasard, mais un tri approprié dans le choix et l’expression d’une connaissance utile de la composition du milieu à l’étude.
2.2.5 Caractéristiques
Les sujets ayant répondu au questionnaire résident dans le Grand Sherbrooke à quatre-vingt pour cent (80 %) contre vingt pour cent (20 %) à l’extérieur du Grand Sherbrooke. De ce dernier groupe réparti, douze pour cent (12 %) demeurent en milieu urbain et huit pour cent (8 %) demeurent en milieu rural. Or, quatre-vingt-douze pour cent (92 %) des personnes ayant répondu au questionnaire sont des citadins.
En considération de la population à l’étude, l’échantillonnage est varié et bien distribué géographiquement : urbain et rural.
La plus grande distance entre deux répondants à Sherbrooke est de 8,67 km en ligne droite (à vol d’oiseau). La géomorphologie de Sherbrooke met des obstacles aux rencontres. Sherbrooke est une ville de collines avec des dénivelés importants. Plusieurs trottoirs et rues sont en pentes abruptes. Ils constituent un danger en hiver pour la circulation en fauteuil roulant. Les distances entre les résidents sont généralement trop grandes pour se déplacer d’un à l’autre en fauteuil roulant. Cela, à une exception près où deux sont à la même adresse civique.
Note : La carte géographique des répondants a été produite par Map Quest (Graphique 3.1).
La proportion hommes/femmes et est bien répartie : 12 hommes/13 femmes (Graphique 3. 2).
Les célibataires sont les plus représentés. Si nous additionnons les gens mariés aux conjoints de fait, nous obtenons trente-deux pour cent (32 %). Soixante-huit pour cent (68 %) des répondants n’ont pas de conjoint. Seule une minorité de répondants bénéficie d’une communication de personne à personne en couple. Les célibataires sont deux fois plus nombreux que ceux qui sont en couple.
La solitude vue par le célibat des répondants est ici plus grande chez les personnes handicapées physiques (Graphique 3.3).
Vingt pour cent (20 %) des répondants sont de descendance autochtone. Les échanges sur cette question avec les répondants témoignent amplement que les descendants autochtones sont encore imprégnés de cette culture.
Note : Cette représentation est beaucoup plus élevée que les chiffres officiels qui sont de 1,46 % pour le Québec et de 3,75 % au Canada (Graphique 3.4).
La présence des quarante ans et moins (40-) chez les répondants est de vingt-huit pour cent (28 %). Les échanges avec les répondants indiquent que la raison de leur présence ne tient pas à de l’attachement à l’organisme, mais à des raisons personnelles (conjoint de l’un, fils de l’autre, une opportunité de représentation en vente pour un autre, échange culturel…).
Note : Selon le tableau de Statistiques Canada, dans la tranche des 25 à 44 ans, l’écart entre le pourcentage des hommes et des femmes est de 0,6 % de plus pour les femmes. Dans la tranche des 45 à 65 ans, l’écart est de 2 % de plus pour les femmes.
L’écart dans la branche des 65 à 74 ans est de 1 % de plus pour les femmes. Statistique Canada 2006 présente pour écart de 1,2 % de plus chez les femmes de 15 ans et + (Graphique 3.5).
Tous les répondants sont des personnes handicapées physiques, mais certains ont plus d’un (1) handicap et nous apportons ici le détail que deux(2) répondants ont des handicaps sensoriels. Deux répondants déclarent avoir aussi des problèmes de santé mentale (Graphique 3.6).
Neuf (9) personnes sur vingt-cinq (25) ont au moins une personne handicapée physique dans leur famille. Cela comprend sœur, cousin, cousine, oncle, mère, fils et conjoint. Il y a plus d’une (1) personne sur trois (3) qui a un parent handicapé physique dans sa famille (Graphique 3.7).
Deux (2) répondants vivent chez un ou des parents. La grande majorité des répondants ne vivent pas avec leurs parents.
Note : Les réponses aux questionnaires indiquent que le nombre de personnes vivant seules est de dix-sept (17) contre huit (8) (Graphique 3.8).
Près des trois quarts (3/4) des répondants n’ont pas d’enfant. Vingt-huit pour-cent (28 %) des répondants ont des enfants. Au Québec, c’est environ quarante pour cent (40 %) des personnes handicapées qui vivent une situation de parentalité. Toutefois, dans cette statistique provinciale, les personnes considérées sont de tous types de handicaps confondus.
Note : Selon Statistiques Québec (2006), les personnes handicapées physiques vivent :
Seules = 28,9 %
En couple sans enfant = 27,5 %
En couple avec des enfants = 28,6 %
En familles monoparentales = 11,3 %
Autres = 3,8 % (Graphique 3.9)
Il y a deux (2) filles de plus que de garçons (Graphique 3.10).
Trois (3) répondants sur vingt-cinq (25) (12 %) ont des enfants.
Un enfant est mineur.
Les autres sont majeurs.
Note : Selon Statistiques Québec, les personnes handicapées physiques vivent :
Seules = 28,9 %
En couple sans enfants = 27,5 %
En couple avec des enfants = 28,6 %
En familles monoparentales = 11,3 %
Autres = 3,8 % (Graphique 3.11)
Près de la moitié des répondants parle anglais (Graphique 3.12).
Dix (10) répondants sur vingt-cinq (25) écrivent en anglais.
Note : La capacité de comprendre l’anglais parlé (Graphique 3.12) est plus répandue que la capacité écrite (Graphique 3.13).
Dix-huit (18) personnes sur vingt-cinq (25) lisent l’anglais, dont la majorité est composée d’hommes (Graphique 3.14).
L’espagnol est la langue la plus parlée après le français. Un des répondants parle cinq (5) langues. Un répondant parle un dialecte autochtone, le mitchif (Graphique 3.15).
La majorité des répondants vit en logement. Environ un quart (1/4) des répondants est propriétaire. Les autres sont en maison privée ou en foyer pour personnes handicapées (Graphique 4.1).
Sur vingt-cinq (25) répondants, il y en a treize (13) qui vivent seuls, huit (8) en couple, trois (3) avec des amis(es) et un (1) qui demeure dans sa famille. Une majorité de personnes vit seule. Les femmes doublent le nombre des hommes. Aucune personne n’est hébergée par ses enfants (Graphique 4.2).
Vingt-deux (22) des répondants fréquentent d’autres personnes handicapées physiques. Les trois (3) personnes qui ne fréquentent pas d’autres personnes handicapées physiques sont trop éloignées entre elles pour le faire (Graphique 4.3).
100 % des répondants ont un téléphone fixe à la maison.
Note : Le téléphone résidentiel est indispensable. Il est utilisé pour permettre les contacts interpersonnels. Le téléphone diminue le nombre de déplacements épuisants (Graphique 5.1).
Sept (7) répondants sur vingt-cinq (25) déclarent avoir un téléphone cellulaire.
Note : Il est courant pour les personnes handicapées de ne pas dire s’ils ont un cellulaire pour ne pas avoir à endosser des frais d’appelants. Le cellulaire est le plus souvent un simple moyen de pallier leurs limitations en cas d’urgence. Il est connu du milieu que le cellulaire est peu utilisé comme moyen de communication courant (Graphique 5.2).
Au total des répondants, le courriel est le moyen le plus utilisé (35 %) et un tiers préfère utiliser le téléphone résidentiel (Graphique 6.1).
Presque que tous les répondants (92 %) ont accès à un ordinateur. Deux (2) répondants n’y ont pas accès (Graphique 6.2).
Quatre-vingt-quatre pour cent (84 %) des répondants utilisent Internet (Graphique 6.3).
Un répondant a besoin d’aide pour écrire à l’ordinateur. Il utilise des adaptations (Graphique 6.4).
Les répondants utilisent leur ordinateur sur une période qui s’étend entre vingt ans et trois mois. L’utilisation moyenne est de 11,9 ans.
Note : L’Internet permet aux personnes handicapées physiques d’avoir une ouverture sur le monde extérieur. Il a même permis à l’un des répondants d’être travailleur autonome (Graphique 6.5).
Qu’importe le degré d’utilisation, la majorité des répondants (88 %) communique par ordinateur (Graphique 6.6).
Seize (16) répondants clavardent.
Note : Un groupe de répondants clavarde ensemble les mardis soir. Handi-Capable organise un clavardage pour ses membres tous les mardis soirs (Graphique 6.7).
Plus des deux tiers (2/3), 68 % des répondants sont inscrits à ce réseau social (Graphique 6.8).
Il y a quatre pour cent (4 %) des répondants inscrits sur Twitter (Graphique 6.9).
Quatre-vingt-huit pour cent (88 %) des répondants ne sont pas inscrits sur d’autres réseaux sociaux que Facebook et Twitter (Graphique 6.10).
Onze (11) répondants sur 25 (44 %) utilisent la Webcam (Graphique 6.11).
Vingt pour cent (20 %) des répondants utilisent le téléphone d’ordinateur (Graphique 6.12).
C’est à la faute de moyens financiers que revient la raison de ne pas posséder d’ordinateur.
Note : Un répondant à un ordinateur, mais n’a pas les moyens financiers d’avoir Internet (Graphique 6.13).
Les membres interrogés sont très actifs. Leurs activités sont diversifiées et nombreuses. Chaque répondant s’adonne à plus d’une activité. Ils considèrent ces activités comme du travail, car elles exigent beaucoup d’énergie (personnes handicapées physiques) (Graphique 7.1).
Trois (3) répondants ont un emploi à temps plein.
Note : Vingt-deux (22) répondants s’adonnent à divers projets (Graphique 7.2).
Dix (10) répondants travaillent à temps partiel.
Note : Ce graphique nous dit que 40 % des répondants considèrent que l’emploi correspond à efforts et s’inscrit dans des métiers et professions reconnues alors que 100 % d’entre eux ont des activités de travail selon leurs capacités (Graphique 7.3).
Quatre-vingt-quatre pour cent (84 %) des répondants ont des activités de travail hors emploi (Graphique 7.4).
Le groupe de répondants a une participation très diversifiée au monde associatif. Les répondants sont impliqués dans plus d’une trentaine d’organismes différents. Une personne peut être membre de plusieurs organismes.
Note : À l’étude des réponses au questionnaire, les jeunes sont peu présents dans les milieux associatifs (Graphique 8.1).
Handi-Capable couvre un large éventail d’associations.
Note : Sans être inscrits comme membres, les répondants sont présents dans une large gamme d’associations. Les jeunes sont largement absents de ces associations (Graphique 8.2).
La lecture des réponses aux questionnaires indique que les répondants se visitent et se rencontrent à domicile. Ils se côtoient aussi dans différents organismes.
Note : Les jeunes se rencontrent peu dans les associations (Graphique 8.3).
Tous communiquent avec d’autres personnes handicapées physiques.
Note : À la lecture des réponses au questionnaire concernant la fréquentation, il apparaît que seuls trois répondants (40+) ne fréquentent pas d’autres personnes handicapées physiques (Graphique 4.3). Ils sont en milieu rural, à l’extérieur du réseau des services de transport urbains pour personnes handicapées physiques (Graphique 3.1).
Quinze (15) répondants bénéficient de formations post-secondaires. Le nombre d’universitaires se démarque (Graphique 9.1).
Le désir actif de s’instruire davantage est surtout exprimé par les hommes.
Treize (13) répondants poursuivent leurs études (dont deux (2) femmes) (Graphique 9.2).
2.3 Conclusions, recommandations et commentaires
Si on considère les statuts matrimoniaux, seul ou en couple, la solitude (68 %) est très présente chez les personne handicapées. Le besoin de communiquer avec l’extérieur en est renforci. La présence autochtone est très marquée (20 %).