Journal d’Handi-Capable

L’affirmation corporelle est propulsée par certains événements ayant lieu dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs

ACTUALITÉ/CULTURE

L’affirmation corporelle est propulsée par certains événements ayant lieu dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs

-Mathilde Tremblay, février 2022-

afroqueer
Le club sélect de la « beauté »

Si les modèles de beauté occidentaux promeuvent un corps fait de symétrie, de minceur et de peau blanche, ils sont très loin de représenter la diversité corporelle des personnes qui habitent notre société. Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) révèle d’ailleurs que 95% des femmes en Amérique du Nord ne correspondent pas à ces standards de beauté. Nous nous retrouvons donc avec un maigre 5% qui peut crier haut et fort sa beauté et tout un monde à qui la société chuchote à l’oreille de changer d’apparence.

Pour le Mois de l’histoire de Noirs (févier à mars), l’emphase est en partie mise sur la reconnaissance de la beauté noire. La parole est donnée à des artistes afro descendants qui accordent une visibilité à des corps en marge des normes de beauté exclusives.

Célébrer la diversité à l’écran

Le Mois de l’histoire des Noirs va de pair avec le festival des films et des arts LGBTQ+ afro. Durant tout le mois de février et jusqu’au 11 mars prochain, des dizaines de films créés par des artistes de la communauté noire LGBTQ+ sont accessibles gratuitement sur la platform de la fondation Massimadi. L’une des thématiques de cette année pour le festival s’intitule Affirmation corporelle. Dans cette catégorie, 4 œuvres cinématographiques travaillent à illustrer la beauté des personnes ayant la peau de couleur noire.

Parmi eux, on retrouve le documentaire Well Rounded de la directrice Shana Myara. Ce film nommé meilleur film canadien lors du dernier festival de film queer de Kingston allie l’illustration et l’humour pour que ses auditeurs n’aient plus jamais honte de leur corps. « Une source d’inspiration, en particulier pour ceux d’entre nous qui ne voient pas souvent leur identité BIPOC, LGB2TQ+, handicapée et/ou grosse célébrée à l’écran », voilà ce que le synopsis du film nous propose.

L’entièreté des films est disponible ici https://www.massimadi.ca/

Plus d’informations sur le Mois de l’histoire des Noirs et d’avantage d’activités ici https://www.moishistoiredesnoirs.com/

Une nouvelle formation sur comment gérer vos fichiers d’ordinateur sera offerte par Handi-Techno

ACTUALITÉ/INFORMATIQUE

Une nouvelle formation sur comment gérer vos fichiers d’ordinateur sera offerte par Handi-Techno

-Mathilde Tremblay, février 2022-

ordinateur
L’histoire derrière Handi-Techno

Réparer des ordinateurs et donner des conseils informatiques, fait, depuis longtemps, partie du quotidien de Jean-François Denis. Il le faisait en donnant des cours au collégial avant de le faire bénévolement en même temps que d’occuper son poste au sein de l’organisme Handi-Capable.

Avec le temps, l’idée de pouvoir offrir un service informatique officiel aux membres de Handi-Capable a fini par faire son chemin. Une combinaison des dons offerts par le partenaire de Handi-Capable, soit la Fondation François Bourgeois, et de la décision de mettre M. Denis à la tête du projet nous transportent, en 2017, à la création de Handi-Techno.

Handi-Techno, c’est du dépannage informatique à domicile et à distance ainsi qu’un réseau de redistribution de matériel informatique. C’est aussi une opportunité environnementale et humanitaire pour les membres de Handi-Capable explique M. Denis. Chaque ordinateur réparé ou redonné représente moins de déchets et moins d’utilisation des métaux rares (souvent extraient au dépend de la santé des personnes employées à cette tâche) dont le matériel informatique est composé.

Prochainement sur vos écrans

Depuis deux ans, le partenariat avec la Fondation François Bourgeois se poursuit et de nouvelles donations permettent la création d’une formation sur les bases de l’informatique qui sera offerte aux membres de Handi-Capable. Donc, pour les intéressés, au courant de l’année, Handi-Techno rendra disponible en ligne cette formation dans laquelle une saine gestion des fichiers d’ordinateur sera expliquée. Ce sera l’opportunité d’apprendre à sauver un fichier sur une clé de mémoire USB par exemple.

Rappel dons d’ordinateurs

Le don de matériel informatique est, quant à lui, toujours d’actualité chez Handi-Techno. Ordinateur, imprimante, scanner, etc. en état fonctionnel, mais qui ne servent plus sont les bienvenues. Ceux-ci sont redistribués à d’autres membres de Handi-Capable qui en ont besoin. Pour recevoir ou donner du matériel informatique, il suffit d’appeler au bureau de l’organisme Handi-Capable.

D’ailleurs, M. Denis souligne que, comme le bureau s’est équipé avec du nouveau matériel informatique dernièrement, une tour et un portable stations de travail Debian Linux sont disponibles en ce moment pour être redistribués aux membres de l’organisme ou à toute personne handicapée intéressée.

La représentation du handicap dans la littérature jeunesse : vers de nouveaux horizons

ACTUALITÉ/LITTÉRATURE

La représentation du handicap dans la littérature jeunesse : vers de nouveaux horizons

-Mathilde Tremblay, janvier 2022-

Stéréotypes

De la longue histoire de la littérature et des médias, le Centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique retire une image stéréotypée des personnages à qui un handicap est attribué. Il semblerait que peu importe son nom et son type de handicap, le personnage n’a très souvent pas la chance d’avoir des caractéristiques autre que son handicap et qui lui seraient propre.

Le centre d’éducation relève d’ailleurs les trois types de représentation du handicap les plus courant. Allons à leur rencontre :

victime
#1 La victime… Souvent à la suite d’un accident, la victime doit vivre avec un handicap. Elle ne devient alors plus que l’ombre d’elle-même et n’est maintenant rien d’autre que son handicap. Ses proches ne la reconnaissent plus. Elle occupe dans l’histoire le rôle de l’être qui, autrefois « complet », est maintenant une occasion pour le lecteur d’exercer son empathie.

hero
#2 Le héros… Noble combattant, il se donne pour mission de surmonter son handicap. Ce ne sera pas facile et son chemin sera semé d’embuches, mais il parviendra à atteindre son but. Bien qu’il puisse sembler être une figure positive, le Centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique met en garde contre deux messages transmis par ce personnage. D’abord, « on présente le handicap comme un défi que le personnage doit surmonter afin d’être ‘’normal’’ ». Ensuite, cela renforce « la notion selon laquelle les handicaps peuvent être surmontés à la condition que la personne le ‘’veuille vraiment’’ ».

méchant#3 Le méchant… Sournois personnage ayant un handicap. Souvent à la tête des vilains. Il porte un gant noir pour cacher l’absence de sa main. Ou alors, le personnage souffre d’une maladie mentale qui le pousse à commettre des actes mauvais.

Nouveaux horizons

Un vent de changement souffle peut-être dans la littérature jeunesse. Du moins, c’est ce qui ressort du récent colloque international sur les représentations du handicap en littérature de jeunesse et sur les scènes contemporaines. De nouveaux livres pour enfants cessent de présenter le non-handicap comme la norme. Certains déstabilisent le lecteur en l’immergeant dans l’univers d’un personnage qui appréhende le monde différemment. D’autres rendent flou la notion de qui a un handicap puisque, après tout, chaque personnage est particulier.

Bref pour en juger par vous-mêmes, plongez dans les aventures d’un petit géant aveugle qui cherche à savoir de quelle couleur est le vent dans le livre tactile de Anne Herbauts ou partez dans les champs de colza rejoindre une famille surprenante illustrée dans l’œuvre, « Colza », de Karin Serres

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse porte en appel le jugement de la Cour sur la discrimination systémique dont sont victimes les habitants ayant un handicap intellectuel

ACTUALITÉ/COMMUNAUTAIRE

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse porte en appel le jugement de la Cour sur la discrimination systémique dont sont victimes les habitants ayant un handicap intellectuel

-Mathilde Tremblay, Janvier 2022-

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(L’institution Quest est l’un des controversés centres de réhabilitation pour personne ayant un handicap intellectuel encore actif à ce jour en Nouvelle-Écosse, photo : Mathilde Tremblay)

Surprise aux tribunaux

Après que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse ait été reconnu coupable de discrimination systémique envers les Néo-Écossais.es ayant une limitation intellectuelle, il annonce en début d’année qu’il portera ce jugement en appel.

Le système à la tête de la province maritime avait été amené en Cour par trois citoyen.nes ayant un handicap ou étant proche parent d’une personne dans cette situation. Les trois plaignants accusaient les politiques gouvernementales d’empêcher le développement et le bien-être des habitants des habitants vivant avec une limitation.

La vie pas du tout rose des citoyens ayant une limitation

Pour la plupart des Néo-Écossais.es, naitre avec un handicap intellectuel signifie être envoyé dans une institution. Ces établissements appelées « centres de réhabilitation régionaux » et « centres de résidences pour adultes » teintent les paysages de la Nouvelle-Écosse. À ce jour, ce sont encore huit CRR et CRA qui sont opérationnels dans cette provine alors que le reste du Canada a quasiment fermé l’ensemble de ces centres.

Les personnes ayant une limitation y sont envoyées parce que leur entourage n’est pas en mesure de leur fournir les soins nécessaires et ne reçoit aucune ou sinon très peu d’aide de la part du gouvernement. L’institutionnalisation devient donc la seule avenue possible pour ces gens.

Pour beaucoup de citoyens, en refusant d’offrir des alternatives pour permettre aux personnes ayant un handicap intellectuel de rester chez elles, le gouvernement leur retire leur droit à l’implication communautaire et à être perçues comme des êtres à part entière. C’est sans compter les témoignages de nombreux « patients » des centres qui décrivent ces endroits comme des prisons où l’ennui règne. Des cas de violences physiques et psychologiques entre les murs de ces bâtiments sont également rapportés.

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(L’institut Quest est entièrement clôturé, certains le compare à une prison, Photo : Mathilde Tremblay)

Un mouvement citoyen pour l’intégration

Depuis l’entrée du cas aux tribunaux, des mouvements pour le bien-être des Néo-Écossais.es ayant un handicap intellectuel ont pris de l’ampleur. Le citoyen Brad Rivers a décidé de donner une voix aux personnes ayant vécu dans l’une des institutions de la province.

En partenariat avec People First Nova Scotia, un organisme de lutte pour les droits des personnes ayant un handicap dans la région, il a lancé le projet du « Freedom Tour Nova Scotia ». Un film produit par des habitants de la Nouvelle-Écosse ayant une limitation et qui présente les histoires d’anciens patients d’instituts et de leur famille.

Rivers mentionne à Radio Canada qu’il espère que le documentaire permettra de transmettre un message d’intégration tout en sensibilisant le public à la problématique vécue à l’heure actuelle par de nombreux habitants de la province.

Voici le lien vers le documentaire « Freedom Tour Nova Scotia » : https://www.disabilityrightscoalitionns.ca/freedom-tour-of-nova-scotia/

Un petit moment pour reconnaître l’apprentissage inspiré de la terre et les connaissances autochtones

ACTUALITÉ/ÉDUCATION

Un petit moment pour reconnaître l’apprentissage inspiré de la terre et les connaissances autochtones

-Mathilde Tremblay, Janvier 2022-

flou
*Je n’appartiens pas à une communauté autochtone et ne parle donc pas en leur nom. J’apporte ici simplement ma réflexion personnelle.

À travers la lecture de textes sur la culture et l’éducation écrits par des auteur.es autochtones habitant au Canada tel que Leanne Betasamosake Simpson ainsi qu’ailleurs dans le monde, la présence des mots Aki, Aloha ‘Aina, etc. ne peut être ignorée. Le terme Aki est utilisé dans la communauté Ojibwe alors que Aloha ‘Aina appartient aux premiers habitants de Hawaii. Ces mots font référence à la terre.

En termes d’apprentissage et de connaissances autochtones, la terre est capitale. Elle est la source même de ces apprentissages. C’est par l’interrelation entre la nature et l’apprenant que les savoirs peuvent être acquis explique Leanne Betasamosake Simpson.

Les territoires non cédés

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Pourtant, les terres sont dans les premières choses à avoir été retirées aux communautés. C’est pourquoi on entend maintenant parler au quotidien des territoires non cédés. Alors que plusieurs auteur.es comme Simpson expliquent durant des pages entières l’importance l’apprentissage inspiré de la terre, la notion de territoire non cédé prend encore plus d’importance et le besoin d’actions concrètes se fait sentir.

Nos voisins du Vermont

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Depuis peu, des étudiants universitaires du Vermont ont mis en place un projet pour redonner aux membres de la nation Abénakis de la région la chance d’accéder à davantage de territoire forestier. Ils ont nommé le projet Abenaki Cultural Use Land Access Project. En s’inscrivant au projet, un.e propriétaire de terrain boisé donne la permission d’accès à ses terres aux personnes de la nation. Le territoire accessible permet aux abénakis de préserver leur culture et de contribuer à la santé de la forêt par leurs pratiques environnementales.

Les étudiants du projet disent espérer créer des connections et une conversation à travers les permissions d’accès à la terre.

Les détails de leur projet son disponible ici https://familyforests.org/mutually-beneficial-relationship-in-action-vffs-abenaki-cultural-use-land-access-project/