Le réseau en action

Le Gouvernement du Québec rend disponible une nouvelle autoformation en ligne concernant le handicap

ACTUALITÉ/ÉDUCATION

Le Gouvernement du Québec rend disponible une nouvelle autoformation en ligne concernant le handicap

-Mathilde Tremblay, mai 2021-

Depuis le 6 avril 2021, l’Office des personnes handicapées du Québec, une division du gouvernement du Québec, offre sur son site web et sur YouTube une autoformation qui s’intitule « Mieux accueillir les personnes handicapées ». La formation vise à donner des conseils aux gens travaillant avec le public ainsi qu’aux entreprises sur les manières de rendre leurs services accessibles aux personnes ayant un handicap.

8 capsules

L’autoformation se compose en huit capsules vidéo (également traduites en langue des signes) d’une durée d’environ 10 minutes. La première est une introduction générale sur l’accueil d’une personne ayant un handicap. Les sept autres traitent chacune d’un type de limitation. L’incapacité motrice, le trouble de santé mentale, l’incapacité visuelle, l’incapacité auditive, l’incapacité intellectuelle, le trouble du spectre de l’autisme et l’incapacité de la parole ou du langage sont les sujets traités. L’apprentissage se termine par un questionnaire en ligne pour vérifier si le participant sera en mesure de bien accueillir une personne ayant un handicap.

Du concrète et Paul

Les capsules sont des mises en situation concrètes et qui s’appliquent directement au milieu du service à la clientèle. Par exemple, la « capsule 2 – Incapacité motrice » présente l’histoire de Paul qui doit se rendre à un rendez-vous. Il a une incapacité motrice et se déplace en fauteuil roulant. Le scénario montre les nombreuses difficultés que Paul peut rencontrer pour aller à son rendez-vous dans un endroit qui n’est pas adapté pour lui. Puis, la vidéo enchaîne avec un résumé de ce qu’est l’incapacité motrice. Finalement, des conseils pour bien accueillir Paul sont donnés (ex : demander l’autorisation à Paul de toucher à son fauteuil avant de l’aider et aménager les lieux afin qu’ils soient accessibles à tous). Il est proposé d’inclure une rampe accès, une porte automatique, des allées dégagées, des comptoirs à basse hauteur et des locaux au premier étage réservés pour les gens ne pouvant atteindre les autres niveaux.

« Zoom, l’allié des personnes à mobilité réduite », comment le confinement a été une porte ouverte sur le monde pour les personnes ayant un handicap physique

ACTUALITÉ/RÉFLEXION

« Zoom, l’allié des personnes à mobilité réduite », comment le confinement a été une porte ouverte sur le monde pour les personnes ayant un handicap physique

-mai 2021-

Un article écrit par Joëlle Tremblay témoigne de l’impact des alternatives aux rencontres en personne apportées par le confinement. Sylvie Godbout, une membre de Handi-Capable, y explique comment ces nouveaux événements en mode virtuel sont, en fait, de nouvelles opportunités pour elle.

« Zoom, l’allié des personnes à mobilité réduite » par Joëlle Tremblay

Depuis le début de la pandémie, la vie sociale des gens s’est en grande partie déplacée vers l’espace virtuel. Cela a permis aux personnes à mobilité réduite de participer à de nombreuses activités, sans les habituelles contraintes d’accessibilité physique. Plusieurs craignent désormais les conséquences du déconfinement sur leur vie.

« Le monde s’est ouvert à nous! »

C’est ce que déclarent plusieurs personnes handicapées, dont Jessica. Cette jeune mère de famille est atteinte de l’Ataxie de Friedreich, une maladie neuromusculaire qui affecte sa motricité. Ancienne archiviste médicale, Jessica a dû arrêter de travailler très tôt en raison de son handicap. « Trop tôt, précise-t-elle. Je me tournais les pouces, je me demandais à quoi je servais dans la société. » Elle raconte qu’elle avait, depuis longtemps, l’envie de devenir représentante des produits Tupperware. « Mais j’étais pas « game » (je n’osais pas) », admet-elle. À la question pourquoi?, elle répond du tac-au-tac : «Mon handicap. Je ne me voyais pas arriver chez les gens avec mes deux valises pleines de plats, les escaliers, l’hiver, demander aux gens de m’aider. » Puis la pandémie est arrivée, et les activités de l’entreprise ont migré vers Zoom. Contre toute attente, Jessica a pu suivre la formation pour devenir représentante et commencer à faire des démonstrations par visioconférence. Son élocution un peu ralentie par la maladie n’altère en rien son enthousiasme : « Maintenant, je peux tout faire de la maison, j’adore ça! »

Karin Hitselberger, auteure et militante pour les droits des personnes handicapées, explique que « même si des alternatives virtuelles existaient avant la pandémie, elles n’étaient pas largement acceptées. » Elle ajoute que maintenant que les options virtuelles font partie de l’usage, « les opportunités ne sont plus limitées par la géographie. » Anniversaires, cérémonie de graduation, apéros, conférence à l’autre bout du pays, Hitselberger énumère les activités qu’elle a pu faire dans la dernière année, auxquelles il aurait été difficile – voire impossible – de participer sans les applications de réunions virtuelles. Elle se réjouit d’enfin pouvoir « participer à la vraie vie. »

La crise sanitaire force l’innovation

Pour respecter les règles de confinement, de nouvelles façons de travailler, de socialiser, de s’approvisionner, ont été développées. Le télétravail, entre autres, a connu un essor spectaculaire dans la dernière année : selon un sondage Léger, près de 50% des travailleurs du Québec ont dû réorganiser leurs tâches pour travailler de leur domicile. Les personnes à mobilité réduite bénéficient donc d’un meilleur accès, non seulement au marché du travail, mais aussi à une multitude d’activités qui leur étaient inaccessibles avant la pandémie. Selon Vanessa-Anne Paré, conseillère à MÉMO-Qc, un organisme qui œuvre à améliorer l’autonomie et l’inclusion des personnes handicapées, Zoom a permis de surmonter des barrières géographiques, physiques, et a eu, dans certaines situations, un effet égalisateur. « Avec Zoom, souvent, le handicap n’est pas apparent », observe-t-elle.

Sylvie Godbout n’a que de bons mots pour le virage numérique de la dernière année. La femme de 63 ans éprouve d’importants problèmes de mobilité depuis qu’une voiture l’a renversée alors qu’elle avait 17 ans. L’isolement et la solitude, Sylvie Godbout les connaît de fond en comble. « Ça fait 46 ans que j’ai eu mon accident. Donc le confinement, je l’ai vécu, et Zoom n’était pas là. Confinée avec Zoom, c’est le rêve! » Elle raconte avec emballement que grâce à la visioconférence, elle a assisté à des concerts de musique classique, à des conférences d’écrivains, et qu’elle a même « rencontré son idole de jeunesse, Janette Bertrand! »

Moins d’isolement social

Les statistiques pré-pandémiques de l’Office des personnes handicapées du Québec révèlent que 26% des personnes en situation de handicap souffrent d’isolement social. Selon Nathan Spreng, chercheur de l’Institut-hôpital neurologique de Montréal, « l’isolement social et la solitude représentent un risque pour la santé cognitive des individus. » Dans sa récente étude sur les effets de la solitude sur le cerveau, le chercheur explique que le cerveau crée de nouvelles connexions pour compenser l’absence de contacts sociaux. Or, ces connexions peuvent, à long terme, avoir des effets négatifs, et même favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Il soutient que les contacts, même par visioconférence, sont essentiels pour préserver notre santé cérébrale. Il assure qu’il se passe « quelque chose de spécial lorsque l’on voit des visages humains, et que cela nous permet de nous sentir connectés aux autres. »

Dans son article As a disabled person, I’m afraid for the world to go back to normal, Karin Hitselberger explique qu’elle craint le retour à la « normale », c’est-à-dire un retour aux choses telles qu’elles étaient avant la pandémie. « Une normalité qui n’a jamais fonctionné ni pour moi, ni pour des millions d’autres personnes », affirme celle pour qui la vie sociale et professionnelle n’ont jamais été aussi remplies que pendant la pandémie. Hitselberger se désole à l’idée que bientôt la société se déconfinera, délaissera les espaces de rencontres virtuelles, et que cela signifiera un reconfinement pour de nombreuses personnes handicapées. Jessica et Sylvie Godbout sont du même avis : un retour en arrière serait tragique. Elles rêvent, comme Hitselberger, qu’on développe des formules hybrides des événements, pour que tous puissent y accéder. Mais pour Jessica, il n’y a aucun doute : « Je suis convaincue que le virtuel va prendre de plus en plus de place. On ne reviendra pas en arrière, il y a trop d’avantages. »

Rapport sur les besoins des parents d’un enfant ayant un handicap au Québec

ÉDUCATION/ACTUALITÉ

Rapport sur les besoins des parents d’un enfant ayant un handicap au Québec

-Mathilde Tremblay, mai 2021-

À la demande de la Fondation Mirella et Lino Saputo qui œuvre en entreprenariat social et en santé, une étude sur les besoins des Québécois ayant un enfant qui a un handicap a été menée l’année dernière. Les résultats et le rapport complet sont maintenant accessibles au public.

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L’analyse brosse un portrait des nécessités de la vie de parents ayant un enfant handicapé à partir de récits rapportés dans la Revue de la littérature scientifique concernant le Québec sur une période de 10 ans (entre les années 2009 et 2019). L’étude vise à mieux comprendre les phénomènes entourant le quotidien de ces familles. Les recommandations soulevées dans le rapport sont nombreuses. Il est, entre autres, question d’inclure davantage les mères et les pères au sein des services donnés à leur enfant, de prévoir du soutien moral pour les parents et de trouver des solutions pour assurer le maintien d’une vie sociale et amoureuse dans ce contexte. Le document se conclu par l’offre d’idées d’options d’entraide entre les parents vivant cette situation. La version complète est disponible au : https://aphrso.org/wp-content/uploads/2021/03/Rapport_Besoins_parentsPH_20_final1.pdf

Plus de 300 000$ de contribution pour rendre le tourisme au Québec plus accessible

ACTUALITÉ

Plus de 300 000$ de contribution pour rendre le tourisme au Québec plus accessible

-Mathilde Tremblay, mai 2021-

Le 20 avril dernier, le ministère du tourisme du gouvernement du Québec a annoncé le versement de contributions financières de 337 540$ pour adapter les établissements touristiques.

Les choisis

Dans le but de diversifier les possibilités dans le domaine du tourisme pour les personnes en situation de handicap, huit nouveaux projets d’aménagement sont financés à travers le Québec. Ils visent à rendre les lieux d’intérêts des régions adaptés à tous. Les huit sites ciblés sont le camping les Forges de la Mauricie, le P’tit Bonheur de Saint-Camille et Bleu Lavande des Cantons-de-l ‘Est, l’auberge Québec Issime ainsi que la salle de spectacles Québec Issime et que l’économusée Touverre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’Aéroport de Québec et la ferme Bourdages Traditions de la Gaspésie.

Changements apportés

Pour être admissibles au financement, les transformations effectuées dans ces lieux touristiques devront respecter les normes en matière de tourisme accessible établies par Kéroul, un organisme de tourisme et culture pour personnes à capacité physique restreinte. Selon le site de Kéroul, les investissements pourront donc servir à créer des parcours extérieurs sans obstacle entre le débarcadère ou le stationnement et l’entrée, une entrée sans obstacle, un parcours intérieur sans marche ni seuil vers tous les services, une salle de toilette accessible et des chambres adaptées avec salle de bain accessible dans les établissements d’hébergement. Ainsi, les constructions permettront aux lieux d’intérêts mentionnés plus haut d’obtenir la côte « accessible » attribuée par l’organisme Kéroul.

Québec agréable pour tous

Grâce à ces futures constructions, le Québec espère devenir de plus en plus une destination accessible et agréable pour tous les voyageurs. Le plan d’action communiqué par le gouvernement explique que le projet s’inscrit dans une perspective de tourisme responsable et de développement durable.

Science 2021: Enrayer les déchets de mégots de cigarette partout au pays

SCIENCE/ACTUALITÉ

Science 2021 : Enrayer les déchets de mégots de cigarette partout au pays

-Mathilde Tremblay, mai 2021-

Toronto, 2021, TerraCycle, une entreprise de gestion des déchets ayant pour objectif ultime le zéro déchet et Fini La Boucane Canada, un organisme de lutte contre le tabagisme, se lient dans un partenariat pour recycler les déchets produits par la cigarette au Canada.

femme qui recycle
L’étendue du problème

Des mégots de cigarette jetés par terre, il y en a des tonnes chaque année. Ceux-ci nuisent à la pousse de la végétation au sol et contaminent les eaux. Un mégot, à lui seul, peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau s’il se retrouve dans le réseau hydrographique. Le filtre de ce déchet est composé d’acétate de cellulose qui est une matière plastique qui peut prendre jusqu’à 15 ans à se dégrader.

Une opportunité pour les fumeurs de protéger l’environnement

Comme les déchets de la cigarette ne sont pas biodégradables, TerraCycle propose de les recycler. Ainsi, toutes les personnes et les entreprises qui possèdent un cendrier peuvent aider directement à protéger l’environnement en envoyant gratuitement leurs mégots à TerraCycle ou à Fini La Boucane Canada dans le cadre de leur programme de recyclage. Pour chaque livre de déchets de la cigarette récoltée, 1$ est également versé à un organisme à but non lucratif/œuvre de charité de la communauté.