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L’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant

ACTUALITÉ/SPORT

L’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant sort 5ème au Championnat mondial de Vejle

-Mathilde Tremblay, octobre 2022-

C’est au Danemark qu’avait lieu le Championnat mondial 2022 de rugby en fauteuil roulant. L’événement rassemblait les meilleurs joueurs de tous les continents qui s’affrontaient pendant les 7 jours que couvrait la semaine du 10 au 16 octobre.

Les hauts et les bas du Canada

L’équipe canadienne était de la partie pour le championnat. Voici un résumé de sa trajectoire qui sera qualifiée de houleuse pour les besoins de l’illustration.

 trajectoire houleuse du canada au chanpionnat mondial de rugby en feuteuil roulant 

C’est donc après avoir perdu en quart de final contre les États-Unis, mais remporté les deux dernières parties du tournoi que les athlètes canadiens ont obtenu le titre de cinquième au rang mondial.

 

Toujours en termes de classement, le canadien Zak Madell a été nommé meilleur marqueur du championnat pour les très nombreux points qu’il a su attribuer à son équipe.

 

Qui est le grand gagnant?

 

Le match pour la médaille d’or opposant l’Australie aux États-Unis n’a pas été de tout repos pour les Australiens. Ils ont finalement arraché la victoire aux Américains en terminant la partie avec trois points de plus. C’est donc l’Australie qui sort grande gagnante du championnat mondial.

 

Les chroniques de Han Maison – Chapitre 4

Les chroniques de Han-Maison

Chapitre 4

 

Une main passe doucement dans mes cheveux. Elle les peigne vers l’arrière. C’est une main légèrement ridée. Mamie Martine.

  • Vous croyez que le p’tit va avoir des dommages au cerveau?

Peter.

  • Non, non. Ça me semble n’être qu’un malaise vagal.

Nancy.

J’ouvre l’œil. Nancy me regarde avec les deux mains jointes en un petit poing près du cœur. Pit est à sa gauche. Il roule nerveusement son fauteuil de l’avant à l’arrière. Charlie, elle, est assise sur un siège, un peu en retrait.

Mamie remarque que mes deux yeux sont maintenant ouverts.

  • Chut, prends le temps de revenir tranquillement. On est tous là, alors tu n’as pas à t’inquiéter.

Des paroles sortent de ma bouche avec un ton rocailleux.

-Je, je, qu’est-ce qui se passe?

Un long silence s’en suit.

C’est le moment que Charlie choisit pour intégrer la conversation.

  • Tu t’es évanoui. Eh oui, glorieux, je sais. Dès que le méchant monsieur s’est mis à parler, tu as levé les feutres. J’ai dû m’occuper de la situation toute seule.

Les souvenirs remontent. Le side-by-sides gris, les rochers, la voix grave. J’en déduis que Charlie nous a sortis du pétrin. Pourtant, je suis dans un lieu inconnu. Mon corps est étendu dans une mince allée qui sépare deux rangées de sièges. Et le plancher tremble sous mon corps.

  • Oh et je vois que tu as su bien gérer cette situation. C’est pour ça que nous sommes tous en famille, loin de Han-Maison, coincés à bord d’un avion.

Mon regard est accusateur.

Pit éclate d’un rire sans dents.

  • Aaaah ce p’tit gars a toujours su me faire rire. Je ne parlerais pas trop vite à ta place. Sans Charlie, on serait tous morts. Maintenant, on a un délai de 30 jours avant que ça arrive.

Les chroniques de Han Maison – Chapitre 3

Les chroniques de Han-Maison

Chapitre 3

Charlie se met en marche vers le premier étage. Encore tout ensommeillé, je la suis. Je traine mes petits pieds dans le long corridor en tapis gris qui mène aux chambres de Martine, Nancy et Pit tout au bout. Charlie pousse la porte qui donne accès aux escaliers et la retient pour moi. C’est vraiment une gentille personne. Une fois arrivés dans le hall d’entrée, on enfile nos combinaisons en fourrure de lièvre. Elles sont toutes chaudes. C’est Martine, la mamie adoptive de Han-Maison, qui les a fabriqués. Sans cette protection, nous ne survivrions surement pas longtemps à la température extérieure.

Une fois que nos corps sont bien couverts, Charlie ouvre la porte. Paf, -50 °C. Réveillé d’un coup. Et le noir est total. Jusqu’à ce que mes yeux s’habituent en fait. Les étoiles et la Lune permettent de découvrir des silhouettes. Celles des arbres qui composent la forêt à gauche de Han-Maison. Celles aussi des énormes roches qui bordent le fleuve. La mince neige craque sous nos pas alors que nous marchons en direction de l’eau. Avant, l’Île aux lièvres était verdoyante et remplie de lièvres. Je n’en ai pas vu un depuis plus de trois mois. J’ai bien peur que mamie Martine y soit pour quelque chose. Le courant est assez fort ce matin sous la glace du fleuve, mais nous n’avons pas le luxe de rester près de la berge. Les poissons se trouvent en profondeur, là où ils ne se sont pas transformés en popsicles. Je prépare la « ligne ». Je la mets entre guillemets parce que nous n’avons pas vraiment de canne à pêche. C’est plutôt un long bout de fil de mamie Martine auquel on a accroché un poids et un hameçon sculpté dans le bois. Je lance donc la « ligne » à l’eau.

À peine ai-je le temps de m’installer confortablement pour attendre que le bruit d’un moteur lancé à pleine vitesse se fait entendre. Un side-by-sides d’un gris reluisant surgit d’une baie. De grosses chenilles lui permettent de se propulser sur le fleuve sans trop de danger. Il est endommagé à plusieurs endroits, mais ce devait être un très beau véhicule avant. Il avance dans notre direction. Définitivement. Je crois bien que je vais vivre l’expérience. On a de la visite. Charlie pousse un petit cri. De joie? Elle fouille dans son sac pour sortir ce qui ressemble à un petit couteau de poche. Elle se prépare pour un combat au corps-à-corps ou je ne sais quoi. Je lui donne un coup avec ma canne de marche pour tenter de lui rappeler qu’on est dans une situation de « s’enfuir à toutes jambes » et pas en train de recevoir un cadeau de Noël. Je pars ensuite en boitant à toute vitesse vers le couvert des roches près de la berge. Charlie me regarde partir en levant les mains dans les airs en signe d’incompréhension. Elle me retrouve sans effort dans un trou entre deux roches.

  • Qu’est-ce que tu fais Émile? Me dit-elle en chuchotant. Ça ne sert à rien de te cacher, ils savent déjà qu’on est là. C’est pour ça qu’ils sont ici! Il ne nous reste plus qu’à les confronter.

D’accord, j’ajoute un adjectif à ce que j’ai dit plus tôt ce matin. Charlie est une personne vraiment gentille et terrorisante.

  • Charlie, je ne sais pas ce qu’ils viennent faire, mais IL NE FAUT PAS les croiser. On se cache, ils repartent, et on continu notre journée, chuchotais-je avec le souffle court.

Une voix grave se fait entendre.

  • Je sais que vous êtes là.

Merde.

Les chroniques de Han Maison – Chapitre 1

Les chroniques de Han-Maison

 Chapitre 1

La première journée de ma vie ne fut pas facile.

La pièce était froide. Blanche, avec un petit lit dans le coin. Le fameux rideau bleu de l’hôpital gardait les événements en cours loin du monde extérieur. Sur le petit lit, ma mère se battait pour sa vie et pour la mienne. Ses mains douces s’accrochaient aux couvertures alors qu’elle tentait de contrôler son souffle pour mieux forcer. Huit heures plus tard, je suis sorti triomphalement. Malheureusement, la victoire fut de courte durée. Lorsqu’elle m’a pris dans ses bras, je l’ai gratifiée de mon plus beau sourire. Ses yeux bruns se sont troublés. Mon visage ne bougeait que d’un seul côté. Hématome sous-dural.

 

La 5840e journée ne fut pas facile non plus.

Maman était partie à la boulangerie pour m’acheter un gâteau de fête. Je dinais dans l’aire commune de la résidence.

  • Hey mon gars je t’ai apporté un Jos Louis, c’est le moment de célébrer!

C’était Peter, le plus vieux résident de Han-Maison. J’y vivais avec ma mère pour qu’elle n’ait pas à acheter le matériel adapté dont j’ai besoin. Peter gardait des tonnes de Jos Louis dans son appartement.

  • Tu n’aurais pas dû Pit. Tu n’es plus toi-même si tu gardes moins de mille Jos Louis dans ta chambre. Pit? Quelqu’un a vu Peter? Avais-je répondu en portant ma main gauche à mon front pour faire semblant de le chercher au loin.

Il avait ri en me donnant une bonne tape dans le dos comme il sait le faire.

  • Je vais aller m’en acheter une boite cette après-midi. Ne t’inquiète pas, c’est déjà prévu à l’horaire.

Il n’a jamais eu le temps de remettre son stock de Jos Louis à mille. La Terre a arrêté de tourner. Littéralement. Imaginez, une boule de 5,970 quadrillons de kgkg en rotation à environ 1670 km/h qui s’arrête de tourner sur elle-même d’un coup. Par effet d’inertie, Tout a été projeté vers l’est. Voitures, maisons, humains. Même les océans. Han-Maison est passée de Saint-Siméon à ce qui s’appelait l’Ile aux Lièvres à l’époque. Une grande partie de l’immeuble a été détruit, mais les deux premiers étages sont restés en bon état. Assez pour que les rescapés de Han-Maison puissent y rester. Peter, Nancy, Martine, Charlie et moi y survivons depuis plus de 4 mois. Et quand je dis survivre, je fais référence au sens littéral du terme. Nous sommes plongés dans une nuit éternelle. Selon les calculs de Nancy (elle était prof de sciences au secondaire, mais c’est une passionnée de la physique), nous devrions passer à une période d’ensoleillement continu d’ici deux mois. C’est une question de rotation de la Terre autour du Soleil. Pas une question de rotation de la Terre sur elle-même. Ces temps-là sont finis. Les températures avoisinent les -50 °C. Au même moment, le champ magnétique de la Terre s’évanouit tranquillement, laissant certaines zones marquées par des radiations mortelles. Je ne dis pas que c’est la fin du monde, mais je ne sais plus ce qu’est le monde.

Les chroniques de Han Maison – Chapitre 2

Les chroniques de Han-Maison

Chapitre 2

Le Soleil se lève sur Han-maison. Je blague. Le Soleil est toujours couché. Mais il est 5h45, et Charlie secoue mon lit de camp pour me réveiller.

Elle nous impose un régime militaire. Si vous voulez mon avis, elle est très heureuse que ce soit la fin du monde. Les cheveux bruns, coupés court, la mâchoire carrée. Elle a toujours voulu vivre dans un film d’action. À l’âge de quatre ans, elle s’est fait diagnostiquer un trouble du spectre de l’autisme. Son truc, c’est Mad Max. Elle écoutait ces films toute la journée quand la Terre tournait encore. Lorsqu’elle était toute petite, elle écoutait Mad Max, Mad Max : The Road Warrior et Mad Max : Beyond Thunderdome. Mais son préféré est de loin Mad Max : Fury Road, sorti en 2015 alors qu’elle avait dix ans. Il met en scène une femme comme actrice principale, ce qui lui permet de s’identifier encore d’avantage à l’histoire. Imaginez, cela fait environ 17 ans qu’elle accumule des connaissances au sujet d’un monde postapocalyptique relativement semblable au notre. Je suis très, très content qu’elle ait cet intérêt spécifique. Après tout, c’est bien d’être passionné. Elle est de loin notre plus grande alliée en ce qui concerne la survie de Han-Maison et de ses résidents.

Bref, Charlie est là, à secouer mon lit de camp.

  • Émile est-ce que tu es réveillé ? Je ne sais jamais avec ton œil tout le temps ouvert.

Je lui réponds par un grognement peu déchiffrable, tout en roulant sur le côté. Des mèches blondes me tombent devant les yeux. Je les coiffe rapidement. Mes cheveux ont beaucoup poussé ces quatre derniers mois, mais je ne m’en plains pas. En fait, mes colocs de Han-Maison trouvent que le style me va bien.

Je sais ce que Charlie veut, et ça ne me donne pas particulièrement envie de me lever. Nous sommes lundi, le jour de la semaine qui est consacré à faire le plein de provisions. Charlie et moi sommes en charge d’accomplir cette tâche (ou mission comme elle l’appelle) puisque nous sommes les plus jeunes de Han-Maison. Aujourd’hui, nous allons pêcher du poisson. Il faut se réveiller tôt. Les poissons sont plus actifs au tout début de la journée. Normalement, j’aime la pêche à la glace. Seulement, depuis le dernier mois, plusieurs autres groupes ratissent le fleuve. La plupart ne viennent que pour pêcher, mais certaines personnes commencent à avoir faim. On a vu des gens se faire attaquer et dépouiller de leurs poissons. Je ne souhaite pas vivre l’expérience.

Je tends mon bras gauche vers ma canne et me lève.

  • Allez Charlie en avant! Allons braver les eaux et rapporter des provisions!

  • Ne fais pas semblant mon gars, je sais que tu ne dis pas ça avec gaieté de cœur.

Je lui lance mon sourire de moitié de visage si charmeur.

  • Tu m’as démasqué. Honnêtement, je suis un peu terrorisé.