Nouvelles

Bye Bye 2022

ACTUALITÉ/ANNUEL

Bye Bye 2022 : À quel point les personnes handicapées ont tout déchiré en 2022

-Mathilde Tremblay, janvier 2023-

2023

Ça y est, l’an 2022 se retire finalement et, comme une vague en course vers le rivage, 2023 s’agite, chargé de la même vieille eau portée par un nouveau mouvement.

Aujourd’hui, nous prenons le temps de nous attarder à ce que contient cette eau, celle empreinte des particules de 2022 et des années qui le précèdent. En espérant qu’une telle analyse nous permette d’y voir plus clair dans les agents de mouvements qui ont marqué l’an dernier.

Et de cette vieille soupe salée, nous ressortons le mouvement de la lutte pour les droits des personnes ayant un handicap. Puissante a été la déferlante pour l’accessibilité universelle. Elle s’est rendue bien loin sur le rivage et a touché des grains de sable qui n’avaient jamais encore été mouillés.

Une liste de quelques victoires de 2022

2022 a apporté le premier parastronaute de l’histoire humaine. John McFall, 41 ans et homme de sciences a rejoint les rangs de L’Agence spatiale européenne (ESA) en novembre dernier. Il travaillera également avec l’ESA à rendre les missions spatiales accessibles.

Du côté du Québec, 2022 a été une période de tournage pour l’émission Et si c’était toi? de la réalisatrice Estelle Bouchard. La téléréalité de rencontre amoureuses inclusives sortira cet hiver 2023 sur les ondes d’AMI-Télé. Les rumeurs sont déjà lancées quant à la possibilité d’une deuxième saison… si l’envie passait de vous y inscrire pour répondre à la question : Et si c’était toi?

Toujours au Québec, toujours en 2022, est sorti le premier album de Liana Adam intitulé She. La jeune artiste chante avec seulement 30% de la capacité totale de ses poumons puisqu’elle a l’amyotrophie spinale de type 2. Sa voix est claire, douce et étonnamment puissante par moments. Son album, un mélange de pop, R&B et jazz, a déjà rejoint des milliers d’auditeurs sur les platforms Spotify et Apple Music.

En France, Théo Curin a fait parler l’industrie du showbiz cette dernière année. Handiathlète, mannequin et acteur, il a été nommé personnalité médiatique 2022 par le magazine Faire Face.

Finalement, ici même, à Sherbrooke, les membres de Handi-Capable ont atteint la construction de 23 logements adaptés et inauguré ces lieux maintenant connus sous le nom de Handi-Cité, ils ont construit des bacs de jardinage accessibles, se sont tournés vers leurs voisins de logement en organisant une soirée souper-spectacle, ont représenté les femmes handicapées aux assemblées de ConcertAction Femmes Estrie et ont même récupéré de vieux appareils électroniques pour donner un répit à notre planète surconsommée. En 2022, ils ont tous déchirés.

Et rappelez-vous, tous ces gens qui ont fait partie du mouvement de la vague 2022 sont toujours présents et qui sait jusqu’où ils porteront la vague 2023.

Nouvelles sorties musicales

ACTUALITÉ/CULTURE

Nouvelles sorties musicales du moment pour ceux qui ne veulent pas écouter la musique de Noël

-Mathilde Tremblay, décembre 2022-

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Jazz

L’album Four sortie en 2022 rassemble quatre grands de la musique jazz : Bill Frisell, Gregory Tardy, Jonathan Blake et Gerald Clayton.

Ces quatre amis se sont réunis pour jouer ensemble ainsi que partager des souvenirs et c’est ce qu’on entend dans leur musique. Si vous aimez le saxophone et le piano, vous devriez essayer l’album.

Écoutez Bill Frisell Four

Pop

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La gagnante des Prix Music Nova Scotia 2022 catégorie révélation de l’année est seulement âgée de 16 ans. C’est une artiste pop de la nation Abegweit de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle a une voix extrêmement puissante et autant d’énergie que Pink sur scène.

Son nom : Deedee Austin

Sa chanson 2022 : « Burried Truth Pt. 2 & 3 » est basée sur les expériences de jeunesse de sa grand-mère dans un pensionnat pour Autochtones.

Écoutez Deedee Austin Burried Truth

La nouvelle sortie de James Arthur « Heartbeat » est également chargée d’émotions. Le chanteur va finalement avoir un enfant après avoir perdu Emily, son premier bébé, à la suite d’une fausse couche.

Il écrit et chante la chanson « Heartbeat » pour les battements de cœur qu’il entend maintenant provenir du ventre de sa conjointe.

Écoutez James Arthur Heartbeat

Country

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Les Prix Country Music Association vont à Luke Combs (album de l’année) pour son album Growin’ Up et à Cody Johnson (chanson de l’année) pour « Til You Can’t ».

Avec « Til You Can’t », Cody chante d’un timbre grave et rocailleux « si tu as une chance, prends-la » en encourageant les petits gestes de courage.

Écoutez Cody Johnson Til You Can’t

De son côté, Growin’ Up a des accents de la Caroline du Nord. De tout l’album, c’est la chanson « Doin’ This » qui a été un succès instantané. Elle fait dans la gratitude et la fierté du chanteur pour le métier qu’il pratique.

Écoutez Luke Combs Growin’ Up

Rock

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Le légendaire groupe rock canadien Nickelback est de retour avec un nouvel album intitulé Get Rollin’. C’est un surprenant mélange de rock, country et metal.

Certains vantent la créativité et l’humour de l’album alors que d’autres considèrent la nouvelle sortie comme un total désastre pour Nickelback. À vous de vous en faire une opinion. La chanson la plus aimée sur l’album est « Vegas Bomb ».

Écoutez Nickelback Vegas Bomb

Dance

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C’est l’artiste Looee du Nunavut avec sa chanson « Mumik & alirunnuk » qui maintien la première place au palmarès des chansons les plus écoutées parmi les œuvres produites par les artistes canadiens autochtones.

C’est une chanson qui s’inscrit dans le genre musical dance, donc qui vous donne envie de danser comme jamais. Ce qui m’a le plus marqué de cette chanson, ce sont ses sections instrumentales plus lentes et ses envolées rythmées qui font battre le cœur plus vite.

Écoutez Looee Mumik & alirunnuk

Le jeu libre

ACTUALITÉ/ÉDUCATION

Le jeu libre : Une discussion avec une étudiante en éducation au primaire

-Mathilde Tremblay, décembre 2022-

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De plus en plus d’écoles canadiennes remplacent certaines périodes d’apprentissage théorique dans les classes par des périodes de jeux libres. Scandale! Enfants mous! Crient certains, dont ma grand-mère, anciennement enseignante dans un collège privé.

De son côté, Mégane Melançon Pineault, étudiante au baccalauréat en éducation au primaire à l’université Bishop, voit ces changements d’un bon œil. L’étude et l’application du jeu libre fait partie intégrante des méthodes d’enseignement qui lui sont partagées dans son cours. Pour comprendre cette nouvelle tendance et tenter de défaire le mythe de l’enfant mou, nous avons discuté jeu libre avec Mme. Melançon Pineault.

Comment jouer librement

Avant tout, une explication de ce qu’est le jeu libre s’impose. Le jeu libre ou jeu auto-dirigé, c’est simplement de laisser l’enfant décider ce à quoi ou comment il veut jouer. Son imagination guide le jeu. « Il y a deux formes de jeu libre : le jeu libre guidé et celui non-guidé », explique Mme. Melançon Pineault. Dans le cas d’un jeu libre guidé, l’étudiante en éducation offre un thème ou du matériel à ses élèves avant de les laisser librement jouer guidés par ces éléments.

Dans le cas d’un jeu libre non-guidé, elle ne met absolument rien en place. Gamines et gamins sont laissés libres dans l’environnement. On les aperçoit dans une forêt entrain de se construire une cabane avec des branches d’arbres ou encore dans un terrain vague à jouer à celui qui roule le plus vite en bas de la colline.

Le rôle de l’enseignant.e est d’accompagner les petits aventuriers dans leurs jeux. Mme. Melançon Pineault raconte d’ailleurs que ses cours universitaires incluent des moments de jeux. C’est l’opportunité d’avoir une formation universitaire en construction de cabane de bois. « La dernière fois, toute la classe est sortie dans la forêt derrière l’université pour faire des maisons avec des branches d’arbres », se rappelle l’étudiante.

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Les terrains de jeux non-guidés sont plus inclusifs

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Les cours d’école québécoises ont toutes un air de famille : le module de jeux. Mégane Melançon Pineault ne voit pas toujours d’un bon œil cette énorme structure. Lorsqu’interrogée sur le plus beau moment de jeu dont elle a été témoin dans les cours d’écoles, elle n’a que de mauvaises expériences à partager.

Pour elle, les modules de jeux sont souvent des lieux d’exclusion. Ceux qui ne sont pas capable de monter dans le module sont rejetés du jeu. Les règles de sécurité qui encadre ces structures limitent également l’imagination des enfants. « Tu ne peux pas imaginer comment tu vas utiliser le terrain de jeu, il faut juste que tu l’utilise comme il est censé être utilisé », remarque Mégane.

Elle préconise davantage les structures de jeux plus vagues. Pour elle, la cour de l’école Montessori de Magog est un bon exemple. On y retrouve des rouleaux de bois et un jardin. Ceux-ci sont accessibles à tous les élèves peu importe leur niveau de mobilité. Ils sont des lieux de socialisation, d’imagination et de développement des capacités motrices.

Important pour les enfants de 18 ans et plus

Si le jeu libre est vu comme une composante essentielle du bien-être des enfants, il l’est également pour les adultes. Cette sacrée Mme. Melançon Pineault est une grande joueuse. Durant notre entrevue, elle faisait tourner un « hand spinner », une toupie de main, qui est un jouet thérapeutique pour réduire le stress et aider à la concentration.

Selon elle, les adultes bénéficient autant du jeu que les plus jeunes. Et jouer, ce n’est pas au programme de beaucoup de grandes personnes. « Tout le monde devrait faire des jeux d’évasion », lance l’étudiante comme solution à la grisaille du monde des grands. « C’est une excuse pour les adultes de jouer. Ça développe la communication, la résolution de problèmes et la gestion du temps ».

Alors, grand-mère, il semblerait que jouer librement n’est pas une affaire pour les faibles, ni les mous, mais bien pour l’inclusivité et le développement de soi.

 

journée internationale des travailleurs migrants

ACTUALITÉ

18 décembre est la journée internationale des travailleurs migrants

-Mathilde Tremblay, décembre 2022-

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« Avez-vous déjà eu l’occasion de les voir arriver au Canada? Probablement que non, car la soirée est déjà avancée lorsque ces travailleurs étrangers descendent des véhicules jaunes qui les ont transportés de l’aéroport jusqu’à la ferme qui leur a été assignée.

Après un voyage ayant duré de longues heures, et après avoir reçu, au moment de mettre le pied à terre, des recommandations disciplinaires sur leurs obligations et leur comportement comme travailleurs saisonniers, les voilà qui arrivent à leur ferme. C’est l’heure où la campagne est enveloppée par l’obscurité, au fond du rang Saint-Jean-Baptiste, quelque part à Sherrington ou à Saint-Paul d’Abbotsford. À cette heure tardive, heureux sont ceux accueillis par leur employeur avec un goûter de bienvenue! Les autres, plus nombreux, iront au lit l’estomac creux, pour y passer leur première nuit dans leur « terre d’accueil ». Il est assez facile de s’imaginer le sentiment d’arrachement qui les envahit après les récentes séparations.

Par hasard, vous les avez déjà vus repartir, ces « oiseaux migra­teurs », à la fin d’octobre, quand le sol est déjà blanc sous le givre du matin? Encore une fois, il est peu probable que nous ayons été là pour leur dire au revoir, car on les conduit généralement à l’aéroport avant le lever du jour. Après une dernière nuit d’attente, souvent sans même avoir occupé leurs lits puisque les draps sont déjà lavés et rangés, ils partiront fourbus par les mois de travail accompli. »

Des mots encore près de la réalité actuelle

Voilà les mots que Clément Bolduc, prêtre impliqué depuis plusieurs années auprès des travailleurs migrants saisonniers venus au Québec, écrivait en l’honneur de la Journée internationale des travailleurs migrants de 2004.

Dix-huit ans plus tard, cette journée du 18 décembre arrive à nouveau et il semble que le texte de M. Bolduc s’applique encore. Les personnes migrantes venues pour travailler au Québec demeurent méconnues. Néanmoins, la Journée internationale des travailleurs migrants est une opportunité de prendre le temps d’apprendre à connaître qui ils sont, dans quelles conditions ils vivent et travaillent ainsi que les combats qu’ils mènent actuellement pour se sentir mieux en terre québécoise.

Ces personnes migrantes viennent travailler au Québec souvent pour rapporter de l’argent à leur famille restée dans leur pays natal. Elles se déplacent par nécessité financière, mais ne sont admises à rester dans la province que de manière temporaire. Elles sont accueillies sous les conditions du Programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

C’est là la source de nombreux malheurs. Les travailleurs migrants ne peuvent pas quitter leur emploi même si les conditions de travail et de logement y sont déplorables. S’ils ne remplissent pas leur contrat les liant à leur employeur, ils sont expulsés de la province. De là naissent abus, faible salaire, manipulation, etc. de la part de certains employeurs.

Pour faire souffler un vent nouveau

Même si de plus en plus d’employeurs et citoyens prennent l’initiative se faire proches de ces travailleurs et que leur présence est reconnue comme une source de richesse culturelle, la précarité dans laquelle ils vivent demeure.

Plus que jamais, les personnes migrantes venues pour travailler sont près d’obtenir le changement du programme PTET qui les rend si vulnérables aux abus. Depuis décembre 2021, le premier ministre Justin Trudeau a demandé l’analyse de la possibilité d’accorder le droit de résidence permanente aux travailleurs migrants. Ils ne seraient donc plus dépendants d’un employeur pour rester au Québec. Un tel changement apporterait certainement un vent de liberté et de soulagement sur les terres agricoles québécoises.

Pour l’instant, les résultats de l’analyse gouvernementale sont toujours en attente. Avec l’approche de la Journée internationale du 18 décembre, les manifestions pour le changement du PTET sont en marche et elles rassemblent québécois.es et migrant.es. Pour d’autres, cette journée est simplement une chance de reconnaître la présence de personnes venues de loin pour trouver du travail près de chez nous.

Ceux qui habitent les villages agricoles de la région peuvent passer à l’épicerie le jeudi soir qui, selon Clément Bolduc, est le moment où les travailleurs migrants se rendent en ville pour acheter ce dont ils ont besoin pour la semaine. Passez dire bonjour.