Le 3 pour toi et moi – Maurice Richard

LE 3 POUR TOI ET MOI – MAURICE RICHARD
 
Maurice, parle-moi de ta dernière année.

À la fin décembre 2012, il invite son père de 88 ans à fêter le Nouvel An chez lui. Le 3 janvier, son père fait un arrêt cardiaque, tombe dans le coma et décède le 5 janvier 2013. Maurice est convaincu que son père est bien et veille sur leur famille, maintenant. Ça faisait 10 ans que Maurice voulait venir à Sherbrooke. Le décès de son père l’encourage à commencer ses démarches de déménagement.

Un drame le touche directement, en juillet. L’accident ferroviaire de Lac-Mégantic s’est produit le 6 juillet 2013, à 01:14. Le matin du 6 juillet, la petite communauté tissée serrée est lourdement ébranlée. Maurice est choqué, troublé et attristé. Il connaissait très bien deux des 47 victimes. Et il reconnaissait des noms et des visages, parmi les nombreux disparus. Il entendait des témoignages d’amis et de voisins. C’est venu le chercher.
Il a vendu sa camionnette. Il s’est séparé à l’amiable et il est arrivé à Sherbrooke en octobre. Ça en fait beaucoup, pour une seule année et un homme seul.
 
Où te vois-tu, dans cinq ans?
Il aimerait être plus proche de sa famille. Il espère avoir des petits-enfants de sa fille. Il ne veut pas se retrouver dans un CHSLD.
 
Quel projet aimerais-tu que Handi-Capable mettre sur pied?
Il voudrait que l’organisme s’occupe de logements, apporter l’idée d’îlots de logements adaptés pour personnes lourdement handicapées physiques. Ça pourrait ressembler à la Maison Martin-Matte qui est pour les traumatisés crâniens.
 
Quelles activités aimerais-tu faire à Handi-Capable?
Il me raconte ses folies de jeunesse comme aventurier ou apprenti scientifique. Aussi, il me parle de son intérêt pour la science, les découvertes et l’univers. Il a été quelques fois à l’ASTROLab.
 
Qu’est-ce qui encouragerait les membres de Handi-Capable à participer aux différents projets ou activités?
Il croit qu’il faut leur demander personnellement.
 
Maurice, que penses-tu des services offerts aux personnes handicapées physiques en 2013?
Il me dit que, depuis 1980, il a l’impression que les services sont de moins en moins accessibles, offerts ou implantés. « Depuis leur sortie de l’hôpital d’Youville, nous reculons! », conclut-il.
 
Dans quel pays aurais-tu aimé vivre?
N’importe où, sauf où il fait froid. Nous avons bien ri, car nous nous imaginions dans des pays où nous aurions servi de souper, nous aurions dû mendier ou nous aurions tout simplement été tués, à cause de notre handicap.
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Que recherches-tu, chez un ami?
Qu’il soit simple et vrai.
 
Que ferais-tu, si tu gagnais trois millions?
J’achèterais trois maisons : une pour moi, une à ma fille et une à Noëlla.
 
Ça été une très belle rencontre. Merci Maurice, pour ce cadeau d’avant Noël.
 
Marc Pilon