Les chroniques de Han-Maison
Chapitre 4
Une main passe doucement dans mes cheveux. Elle les peigne vers l’arrière. C’est une main légèrement ridée. Mamie Martine.
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Vous croyez que le p’tit va avoir des dommages au cerveau?
Peter.
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Non, non. Ça me semble n’être qu’un malaise vagal.
Nancy.
J’ouvre l’œil. Nancy me regarde avec les deux mains jointes en un petit poing près du cœur. Pit est à sa gauche. Il roule nerveusement son fauteuil de l’avant à l’arrière. Charlie, elle, est assise sur un siège, un peu en retrait.
Mamie remarque que mes deux yeux sont maintenant ouverts.
-
Chut, prends le temps de revenir tranquillement. On est tous là, alors tu n’as pas à t’inquiéter.
Des paroles sortent de ma bouche avec un ton rocailleux.
-Je, je, qu’est-ce qui se passe?
Un long silence s’en suit.
C’est le moment que Charlie choisit pour intégrer la conversation.
-
Tu t’es évanoui. Eh oui, glorieux, je sais. Dès que le méchant monsieur s’est mis à parler, tu as levé les feutres. J’ai dû m’occuper de la situation toute seule.
Les souvenirs remontent. Le side-by-sides gris, les rochers, la voix grave. J’en déduis que Charlie nous a sortis du pétrin. Pourtant, je suis dans un lieu inconnu. Mon corps est étendu dans une mince allée qui sépare deux rangées de sièges. Et le plancher tremble sous mon corps.
-
Oh et je vois que tu as su bien gérer cette situation. C’est pour ça que nous sommes tous en famille, loin de Han-Maison, coincés à bord d’un avion.
Mon regard est accusateur.
Pit éclate d’un rire sans dents.
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Aaaah ce p’tit gars a toujours su me faire rire. Je ne parlerais pas trop vite à ta place. Sans Charlie, on serait tous morts. Maintenant, on a un délai de 30 jours avant que ça arrive.